Ottawa, le 6 novembre 2020 – Cette semaine, le conseil d’administration du Fonds Purge LGBT a adopté à l’unanimité une résolution pour reprendre les négociations avec le Musée canadien pour les droits de la personne (le Musée) en vue d’une exposition sur la purge LGBT.
De graves accusations de racisme et d’homophobie ont éclaté au Musée en juin 2020 et ont depuis été corroborées. La situation a bouleversé et attristé l’équipe du Fonds Purge LGBT, qui a suspendu ses négociations visant à organiser à ce musée de Winnipeg une grande exposition sur la purge LGBT. La présentation de cette exposition était partie intégrante de l’accord de règlement d’un recours collectif et avait été mandatée en vertu d’une ordonnance de la cour.
Depuis, le conseil d’administration du Musée a confié à Laurelle Harris le soin de réaliser une enquête indépendante sur les allégations de racisme systémique et de discrimination avancées par des membres du personnel d’hier et d’aujourd’hui. En août 2020, un rapport contenant 44 recommandations a été rendu public.
Le Fonds Purge LGBT voit d’un bon œil l’adoption par le Musée de toutes les recommandations sur le fond. Sous la gouverne de sa nouvelle PDG, le Musée a publié son plan cadre en réponse aux recommandations, qui a par ailleurs été analysé par le conseil d’administration du Fonds Purge LGBT avant de rendre la décision de reprendre les négociations avec le Musée.
Le Fonds a aussi consulté en amont une vaste gamme de parties intéressées dans la communauté pour comprendre leur point de vue sur plusieurs questions clés, notamment à savoir si l’exposition devait toujours se tenir au Musée ou non. Ces personnes ont exprimé leur douleur, leurs inquiétudes et leur frustration à l’endroit du Musée, mais se sont aussi généralement prononcées en faveur du maintien de l’exposition à cet endroit. Leur apport a contribué à la décision du conseil d’administration de reprendre les négociations avec le Musée.
En octobre 2020, le conseil d’administration du Fonds Purge LGBT a présenté à la direction du Musée une série de conditions sine qua non pour relancer les discussions. Le Musée a consenti à ces conditions, s’engageant ainsi notamment à fournir de la formation, à consulter régulièrement des organismes œuvrant pour les droits de la personne, à inclure du contenu bispirituel au sein de l’exposition, à créer un comité consultatif inclusif et pluriel, ainsi qu’à travailler pour régler les enjeux identifiés dans le rapport Harris.
Citations
« Malgré que les conclusions du rapport Harris demeurent particulièrement troublantes et préoccupantes, nous sommes rassurés par l’empressement de la direction du Musée à adopter des politiques et des procédures qui transformeront le Musée en un milieu de travail antiraciste rejetant l’oppression sous toutes ses formes – y compris le sexisme, l’hétérosexisme, l’homophobie et la transphobie. La quête de réconciliation est au cœur des valeurs du Fonds Purge LGBT. Nous sommes contents de relancer les discussions avec l’équipe du Musée pour organiser une exposition décidément historique sur la purge LGBT. »
– Martine Roy, présidente du Fonds Purge LGBT
« Le Musée se réjouit de pouvoir continuer à travailler avec le Fonds Purge LGBT. Nos organisations sont toutes deux déterminées à raconter l’histoire de la purge des personnes LGBT, ce sombre chapitre de l’histoire canadienne, et à construire un monde libre d’homophobie, de transphobie, de biphobie, de racisme et de toute autre forme d’oppression. Nous remercions le Fonds Purge LGBT de son ouverture, de nous faire part de ses réflexions sur la façon dont nous pouvons faire mieux et, surtout, de nous responsabiliser. C’est ainsi que nous allons grandir. »
– Isha Khan, présidente-directrice générale du MCDP
À propos de l’exposition sur la purge LGBT au Musée canadien pour les droits de la personne
En vertu d’une entente judiciaire et d’un mandat de la cour, le Fonds Purge LGBT est tenu d’organiser une exposition d’envergure sur la purge LGBT au Musée canadien pour les droits de la personne. Prévue pour 2023, l’exposition comportera une dimension itinérante; le Musée cherchera aussi à rendre l’exposition publique sur le Web. Le Musée s’affaire à réunir un comité consultatif composé de personnes ayant survécu à la purge LGBT, de spécialistes externes et de représentants du Fonds Purge LGBT qui les aideront à donner corps au projet. Pour orienter ses travaux, le Musée fait fond sur ses discussions avec le Fonds Purge et sur les exigences prescrites dans l’Entente de règlement définitive. Une enveloppe de plus de deux millions de dollars est prévue pour la réalisation de ce projet.
À propos du Fonds Purge LGBT
Le Fonds Purge LGBT est une société sans but lucratif qui a été constituée en 2018. Il administre les fonds (de 15 à 25 millions de dollars) issus du règlement d’un recours collectif qui opposait le gouvernement du Canada à des membres de la communauté LGBT ayant travaillé dans les Forces armées canadiennes, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et la fonction publique fédérale du Canada.
Des milliers de personnes LGBT employées dans ces organisations ont systématiquement fait l’objet de discrimination et de harcèlement; nombre d’entre elles ont été renvoyées conformément à la politique du moment et à une pratique sanctionnée. La « purge LGBT » désigne cette période s’étalant des années 1950 au milieu des années 1990. Les sommes administrées par le Fonds sont investies dans des projets phares commémorant la purge LGBT, y compris le Monument national LGBTQ2+ qui sera érigé à Ottawa. Le Fonds offre aussi de l’assistance aux personnes touchées par la purge. Pour plus d’information, visitez le www.lgbtpurgefund.com.
Source
Michelle Douglas
Directrice exécutive, Fonds Purge LGBT
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